curley


HISTOIRE DE CURLEY

Ethymologie

L'origine de Curley serait l'agglutination du nom de personne gallo-romain curilius et du suffixe acum qui signifie "la terre de curilius".

Le blason

« D'argent aux trois roses de gueules boutonnées d'or et pointées de sinople accompagnées de trois glands d'or à la coque de sinople rangés en pairle, les coques aux centre ».

Quelques explications:
Sinople: L'origine du mot est mystérieuse, car sinople a d'abord désigné la couleur rouge. Ce n'est qu'au milieu du XIVe siècle que le mot change brusquement de sens pour désigner le vert. L'émail de couleur rouge est alors appelé "gueules"
Pairle: Pièce héraldique adoptant la forme d'un Y, dont la base part de la pointe de l'écu et dont les deux branches atteignent les angles supérieurs du chef.

Histoire du village


Pas d'église, mais une croix qui mène au lieu-dit "Le Paradis", en haut du village, comme il se doit.
On trouve la plus ancienne trace de Curley grâce aux impôts. En 1789, le village fait partie du baillage de Nuits Saint Georges. Au début du XIXème siècle, la succursale de Vergy comprend Curley, Segrois, Curtil, Reulle et l'Étang Vergy. Les cinq communes doivent se partager les frais d'entretien de l'église de Vergy, les concessions du cimetière et le salaire d'un bedeau sonneur. Bien sûr on n'est pas toujours d'accord sur la part de chacun. Entre 1841 et 1847, le préfet lui-même doit intervenir pour obliger les communes à payer.

Vue du village depuis le château d'eau
Vers 1836, le village peut subvenir à tous ses besoins, avec tous les corps de métiers sur place. On trouve alors un charron, un bourrelier, un maréchal ferrand, un couvreur, un maçon, mais aussi un couturier-tailleur, un tisserand.
Avec les fermiers proprétaires, les artisans forment le tiers le plus aisé (tout est relatif) du village où les deux tiers des habitants sont journaliers. Il y a aussi beaucoup de vignes au village et le vin qu'on y boit est fait sur place (ce n'est pas forcément un grand cru). En 1863, la commune autorise même l'ouverture d'un cabaret auberge, qui met deux lits à la disposition des voyageurs.
La population de Curley varie à travers les époques : de 105 habitants en 1856, on tombe à 24 habitants en 1968 pour remonter aujourd'hui à 140 (voir l'évolution ci-dessous). En 1934, le village comprend 34 maisons, le plus souvent de petite taille (deux pièces, dans lesquelles peuvent s'entasser jusqu'à douze personnes). Évidemment, pas de WC ni de salle de bains à l'époque.



C'est cette rue qui a été dévastée lors de l'orage de 1900. Le troupeau a été noyé dans la cour entre la première et la deuxième maison.
Curley a rarement fait les gros titres des journaux. Le fait le plus marquant se déroule le 28 juillet 1900, où s'abat un terrible orage de grêle qui dure deux heures. On en connait les détails par le rapport de l'instituteur, M. Ramage.
Dans la combe de Chambolle, le chemin est détruit sur 150 mètres et sur une profondeur de 12 mètres. Les vignes et les céréales sont dévastés. Les champs sont creusés de ravinement de 4 mètres de large et 5 de profondeur. En quelques minutes, la rue du village, qui suit la pente, est transformée en torrent d'eau et de glace mêlées, qui envahit aussitôt maisons et granges.

À mi-pente, la ferme de M. Sirandré forme un cul de sac dont le fond est occupé par la bergerie. En voyant l'irruption du torrent dans sa cour, le fermier se précipite dans le tourbillon glacé pour sauver ses bêtes. En vain, quand l'orage s'apaise, on retrouve 140 moutons noyés. Les semaines suivantes, M. Sirandré tombe malade d'être rentré dans l'eau glacée et meurt trois mois plus tard.



Tunnel de la Combe Grisard

La halte de Curley (refaite en 2006)
On parle d'époques où Dijon n'était pas à une demi heure de route (en voiture) mais à cinq heures de marche. Peu à peu, des aménagements ont désenclavé Curley. En 1887 le tunnel de la combe Lavaux a été percé. Entre 1921 et 1933, un train dessert même Curley, qu'on appelle « le Tacot », mais pour le prendre, il faut se rendre dans la forêt sur le chemin de Gevrey. Le tacot était un train qui reliait Dijon à Beaune en desservant les villages de l'arrière cote. La ligne a été supprimée.
Aujourd'hui le réseau de routes permet aux habitants de travailler loin de chez eux.Tout le monde est plus mobile. En mai 2011, une petite fille est née à Curley, dans une maison du village. Un tel événement est évidemment devenu très rare. Mais les quatre plus anciens habitants du village sont nés ici. Autrefois, c'est comme ça que ça se passait.

D. Challet, à partir du travail de recherche de Mme Huguette Marchal

Evolution de la population

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